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098r - - - - - Vernis pour les luts
Ils prenent un peu de tormentine & huile de tormentine ou d’aspic & de
 l’ambre pulverisé & passé fort subtillement, & font comme celuy de mastic, & y
 adjoustent, pour le colorer, un peu de sang de dragon pour le faire
 rougeastre, et aultres de la terra merita pour jaulne.
Bords de jardin
Il fault labourer la terre, puys la subtilier avec le rateau. Et aprés,
 si elle est seche, il la fault humecter. Puys estandre le cordeau
 tout au ras, et fraper sur tout le long du cordeau avecq le dos
 de la tranche, affin que le cordeau marque une ligne droicte, le
 long de laquelle tu feras des trous avecq le picquet de fer,
 où tu planteras ton rosmarin. Esteste & coupe de mesure et effoeille par
 le pied.
Sarrurier
Pour bien estamer des cloux et aultre ouvrage, ils liment bien
 nettement leur ouvraige. Puys, pour le bien nettoyer & desgraisser, il
 le font bouillir dans du vinaigre, puys l’essuyent bien avecq un
 linge. Après, le font chaufer & passent par dessus de la rousine,
 qui l’induist d’une peau luisante comme vernis. Ce faict, ilz font fondre
 de l’estaim pur & fin dans leur estamiere, qui est une petite caisse de
 fer quarrée. Et comme l’estain est bien fondu & mediocrement chault, ilz y
 gectent de la rousine pour brusler la crasse, & puys y laissent un peu
 tremper la teste du clou ou chose semblable, & y ayant demeuré sept
 ou huict pauses, ilz le tirent et le secouent, frapant dessus avecq quelque
 fer pour fayre tumber l’estain qui est superflu, & le nettoyent avecq
 un petit baston entourné d’estoupes. Et s’il n’est bien estame, tu le
 frotteras ton chault avecq une piece de rousine & feras comme devant
 & laisseras froidir. Quand l’ouvrage se froidist, il vient jaulne, qui
 est signe que l’estain est en bonne chaleur. Mays il vient bleu si l’estain
 est trop chault. Les t choses ainsy estamées sont de durée & ne se
 deffont point comme l’estamure faycte de foeille, ains au bout d’un
 an se peulvent esclarcir & renouveller, les chaufant & frottant.
Les plombeurs disent que, faisant mourir un lesard dans l’estain
 fondu, il des que l’estamure en vient fort dorée. Ou bien y mectant
 du sel armoniac.