[continued]
Sur quelques tables haultes, & à cella cognoist on quand elles veulent
monter quand, sur la foeille, elles hau s’alongent & haulsent la teste &
une partie du corps. Lors on les porte aulx branches de brandes, où
elles s’arrestent & commancent à filer leur prison, qu’on appelle coquon,
de la grandeur d’un oeuf de pigeon communement, combien qu’il s’en trouve
de beaucoup plus gros, pource qu’il advient que quelque foys il se
mect deulx ou trois & jusques a xi vers dans un coquon, qui est
bourru & lanugineulx à l’entour, & de laquelle bourre est la filoselle
ou floret; & du coquon, qui est une peau blanche, solide, continue &
ferme, se faict la soye. Le coquon est si dure que malaisement on le
coupe avecq l’ongle. Et toutesfois, pour sortir de sa prison,elle
le ver la ronge par un bout, & aprés avoyr demeuré dedans vivant de son
propre suc il trois sepmaines, il sort amoindry de la moictié.
Car quand il commance à filer, il est long comme le doigt annulaire
& ha huict pieds, & au sortir il est plus court de la moictié & n’ha
que 4 pieds. En revanche il est devenu papillon & ha des aisles,
sans voler toutesfois. Et y a ha masle & femelle. Aussy tost qu’ilz
sont sortis du coquon, le masle charge la femelle & on les mect
sur un linge blanc, là où ilz font leurs oeufs. Lesquels la femelle
ne feroict pas bons & proffictables si le masle ne luy estoict doné.
Et comme le masle s’est desprins d’une femelle, il le fault gecter, car
il ne seroit pas bon de le donner à une aultre. Ils ont achevé de
filer & faire leurs oeufs en trois sepmaines & vers la Saint Jehan.
Et lors on garde leurs oeufs & grene jusques à la Sepmaine
saincte, comme on dict est. Aulcuns filent parmy la foeille & y font
leur coquon sans monter hault.
at left top margin
La soye des
coquons où il y a