050v - - - - - Oysillons
Les benarris chantent la nuict si on les laisse au serain,
mays ilz sont meilleurs pour engraisser pour les delicates
tables que pour le chant. Les pinçons sont subgects à venir
aveugles & les yeulx leur viennent enflés au commancement d’aougst.
Les chardonnerets ayment fort la graine de lettue & souvent
on les prend sur les laictues grainées aulx jardins avecq deulx
gluons. Mays pource que tel ordinayre pour eulx seroit trop
cher, on les nourrist ordinayrement de chenevi. La passe solitaire
se purge avecq une iraigne qu’il luy fault donner une fois
la sepmaine affin qu’elle ne vienne poinct de gaillardisse.
La calandre se purge avecq du mortier sec composé de
chaulx & sable pour la garder de venir de gallardise
& s’engraisser trop. Les petits oisillons se purgent
avecq le mesme mortier sec, leur en mectant quelques
lopins dans leur cages. Le coquu pond au nid du benarris
aultrement dict verdaule. C’est oiseau est fort simple. J’en ay
aultrefois donné congé à deulx qui à divers jours revindrent
se rendre à leur cage. Pour nourrir les petits chardonnerets,
il fault piler des amendes avecq de la mie fort petit de mie de pain et de
la graine de lettue ou de la graine de chenevi. Si c’est
pour linotte, de la navette.
Acier corroyé et limes
L’acier, dont communement les mareschaulx & ouvriers de fer se servent,
n’est pas affiné comme celuy d’Allemaigne ne celuy de Biscaye, qui est reduict en
durté p dans le bain d’un fer fondu, mays seulement aulx barres de fer
qui se portent en platte des forges de Foix & ailleurs il y en ha de
plus dur & plus blanc & plus fin que l’aultre, venant ainsy de la
mine. Et les ouvriers le choisissent & l’apliquent comme l’aultre acier. Et
pource qu’il procede du fer commun, ilz l’appellent fer fort. Mays il
n’est point si excellent que l’acier purifié comme celuy d’Allemaigne & Biscaye
qui se vend en petites billes. Aulcuns corroyent l’acier, luy donnant
une chaulde, puys le trempent & eau en grande quantité d’eau, puys le
forgent. & l’acier fin qui est brusc se rompt et esmie, & le fer se laisse
estendre. Ainsy ilz separent le plus fin acier & lequel avecq une
aultre chaulde ilz reduisent en masse. Les Allemans font leur limes
de fer fort.
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On aplique l’acier
aulx houtils dess non
pas des deulx costés
mays dessoubs l’endroit
où l’on les affuste &
aiguise. & de ceste part,
ilz doibvent estre de fer
fort doulx.
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Les levantins raffinent
nostre acier, car leur pays
ne leur en porte point. Et
le font recuire dans un
pot avecq du bitum &c.